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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


Henri laisserait la Saxe en paix, attendu que des guerres plus importantes l’appelaient dans d’autres contrées.

Après l’expression des regrets de l’assemblée sur le départ du prince, auxquels se joignirent quelques craintes d’une prolongation d’absence, on le félicita sur l’heureux choix qu’il faisait du marquis de Thuringe, et Frédéric revint dans son château préparer avec Mersbourg tout ce qui pouvait être nécessaire au voyage qu’il allait entreprendre.

Frédéric crut essentiel avant tout de s’informer plus particulièrement du sort de sa femme : ne pouvait-elle pas s’être réfugiée dans les États de son père ? Désirant néanmoins cacher le plus qu’il se pourrait tout ce qui s’était passé, il ne put se procurer des informations publiques ; mais par celles qu’il prit en silence, il sut bientôt que la princesse n’avait point paru dans Brunswick. Cette certitude acquise, tout se prépara pour le départ du prince qui ne voulut emmener avec lui qu’un seul écuyer.

Les premiers pas de nos chevaliers se dirigèrent sur Torgau. Le major frémit quand il sut que son souverain arrivait.

— Je suis désolé de ce qui s’est passé chez vous, mon ami, dit Frédéric au vieil officier. Deux