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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


la cour du château interrompit cette conversation, et l’on amena à la princesse un homme qui demandait à lui parler.

Introduit dans l’appartement, cet homme dit qu’envoyé à la hâte d’un village voisin, il était chargé d’assurer la princesse qu’elle ne devait s’inquiéter nullement sur le compte des personnes qu’elle avait vues se promener la veille sur les bords de la rivière, que ces personnes ne viendraient sûrement point au château et qu’elles se dirigeaient sur Hambourg.

— Mais quelles sont ces personnes ?

— Je l’ignore, madame, répondit le messager, et comme je ne dois point les revoir, je pars fort vite sans aucune réponse : tels sont les ordres que j’ai reçus.

— Eh bien, madame, dit Bathilde dès que cet homme se fut retiré, vous voyez que j’avais raison de vous tranquilliser et que le comte de Mersbourg sait trop ce qu’il vous doit pour ne pas soigneusement écarter de vous tout ce qui pourrait vous alarmer un moment.

— Soit, dit la princesse, mais nous voilà toujours dans les mêmes inquiétudes. Il est certain que l’un des hommes que nous avons vus est le prince et que celui qui l’accompagne est Mersbourg… Pourquoi le prince a-t-il quitté sa