rompit vivement le prince, et, pour vous le prouver,
je pars à l’instant même.
Frédéric, effectivement, n’ayant plus d’autre projet que d’arriver promptement dans sa capitale, se dirigea aussitôt sur Dresde. Mais à quelque distance de cette ville, il apprit que les impériaux commençaient à cerner les avenues de son trône et que, s’il suivait la ligne droite, on pouvait bien le faire prisonnier. Bravant tous les périls, il se porte sur Altinbourg. Il allait entrer dans cette place, lorsqu’un détachement de l’armée de Henri s’empare de nos chevaliers et les conduit à la citadelle.
Frédéric fut bientôt reconnu. Quatre jours plus tôt, il eût trouvé des secours où le malheur des temps ne lui préparait plus que des fers. Réduit à la plus étroite captivité, il n’eut pas même la douceur de partager sa solitude avec le comte. Celui-ci, plus heureux, venait de se sauver en laissant une lettre pour Frédéric, dans laquelle il lui disait qu’il ne se séparait de lui que pour le servir, et qu’il allait, d’après ce projet, se jeter promptement dans Dresde, d’où il lui amènerait des forces suffisantes pour le tirer de l’esclavage où venait de le réduire sa malheureuse étoile.
Le confiant Frédéric remercia le Ciel d’un trait de bravoure dont il devait attendre sa liberté.