laisse en partie triompher celui-ci ! Quel lecteur
osera dire néanmoins qu’avec une telle marche
(qui n’est heureusement blâmée que par les sots)
ce livre n’ait atteint le dernier but de l’intérêt ?
Ah ! vous qui, dénués d’âme et de sensibilité, critiquez
froidement les énergiques tableaux de ce
genre, vous qui voulez nous ramener à des principes
qui jamais ne furent ceux de l’art, eussiez-vous,
malgré vos pitoyables réflexions, dites,
eussiez-vous versé sur l’adorable héroïne de ce
roman les larmes qu’elle vous arrache malgré
vous, si la perspective d’un bonheur éternel avec
Dormeville vous eût empêché de voir la malheureuse
Célestine expirante sur le tombeau de la
victime de son délire, les lèvres collées sur la poitrine
sanglante de son époux infortuné ?
[et à l’ouvrage de Justine],
Je remarquai que la situation dans laquelle on me tenait et les farces qu’on me faisait me contraignaient à confondre les événements véritables avec les événements produits par l’imbécile méchanceté des scélérats qui me conduisaient ; ce qui, en me rendant insensible à ceux qui étaient arrangés, me rendait de même insensible à ceux du sort ou de la