trompée. Dès lors, elle se rendit aux réflexions du
duc d’Orléans qui, pour la consoler, l’assura que
dans le fait, en surveillant bien les opérations des
oncles, peut-être vaudrait-il mieux pour leur projets,
que le roi fût toujours dans une sorte d’imbécillité
pas assez prononcée pour qu’il fût réduit à
une nullité parfaite, mais assez forte cependant
pour lui faire faire tout ce qu’on voudrait ; et
voilà pourquoi les choses ne furent pas portées
plus loin.
Mais Isabelle avait donc les moyens de tenir son époux dans cet état ? assurément, elle les avait. Qu’on se rappelle ce que nous avons déjà dit à ce sujet ; n’en eût-elle pas même fait encore usage, ce qui paraît difficile à croire, elle connaissait assez la faiblesse de l’esprit du roi pour être bien sûre que l’apparition du spectre devait occasionner un effet prodigieux, et ce spectre était facile à faire mouvoir.
Les seuls auteurs de cette farce politique étaient donc Isabelle et d’Orléans. Le doute deviendrait impossible avec une série de preuves aussi fortes que celles que nous présentons ici.
Quoi qu’il en fût, cette nouvelle mit toute la France en deuil. Malgré la mauvaise administration de ce règne, Charles était adoré : le peuple, toujours juste, quand on ne l’égare pas, séparait