et Jean de Nantouillet bâtard de Foix ; leurs habits
étaient de toile enduite de poix, sur laquelle on
avait appliqué des étoupes. Par un hasard, qu’il
n’est permis de nommer tel qu’à ceux ou qui ne
veulent rien approfondir, ou qui jugent encore
moins, le feu prit aux habits de l’un de ces sauvages,
près duquel on avait vu d’Orléans badiner,
un flambeau à la main. En un instant le feu gagna
et tous les sauvages, excepté le roi, que la duchesse
de Berri enveloppa de son manteau, et Nantouillet
qui se jeta dans une cuve d’eau, tous, disons-nous,
périrent consumés.
Nous ignorons ici par quelle raison, et contre tous les récits des contemporains, il a plu à Villaret d’avancer deux mensonges aussi absurdes que ceux qu’il se permet, en disant que le roi n’était pas avec les sauvages, pendant qu’il est certain qu’il les conduisait ; ensuite que la reine s’évanouit au récit du malheur qui venait de menacer les jours d’un époux qu’elle aimait, tandis qu’elle vivait avec d’Orléans depuis plusieurs années, et que ce prince n’avait projeté que chez elle, et avec elle, le perfide événement des sauvages, qui d’après les nouvelles réflexions qu’ils avaient faites, leur faisaient plus que toute autre chose désirer maintenant la mort d’un roi, dont l’existence contraignait infiniment l’étendue de leur