pirait qu’à la domination générale et à l’envahissement
de toutes les fortunes ? Une chose la rassurait
pourtant : la régence n’avait pu être refusée
au duc d’Orléans ; en sa qualité de frère du roi, il
était impossible qu’on ne l’en revêtit pas, et cette
portion d’autorité jointe à celle qui venait d’être
conférée à la reine mettait son amant et elle en
état de nuire à la France, autant que leurs intérêts
pouvaient le permettre.
Mais la longueur du règne de Charles dérangea un peu leurs projets. Ils furent obligés d’emprunter au moins le masque de la vertu pour se livrer à tous les égarements de leur détestable caractère.
Malgré cette hypocrisie, à peine ces deux dangereux personnages jouirent-ils de l’autorité dont nous venons de les voir revêtus, qu’un événement extraordinaire put jeter sur eux de bien graves soupçons.
On avait fait recommander au roi par ses médecins de ne point se mêler d’affaires, et de ne s’occuper que de plaisirs. En conséquence, à l’occasion du mariage de l’une des filles d’honneur de la reine avec un gentilhomme de Vermandois, cette princesse donna chez elle une fête suivie d’un grand bal. Charles avait imaginé de se déguiser en sauvage, conduisant enchaînés Hugues de Guissai, le comte de Joigni, Amand de Poitiers,