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ISABELLE DE BAVIÈRE


ce qui, en servant les intérêts du prince le plus ami de l’Angleterre, favorisait encore bien mieux le dangereux projet d’Isabelle, dont l’esprit était de se rattacher à tout ce qui tenait à l’Angleterre, et surtout par une alliance qui, formant un contrepoids à l’autorité des princes du sang, la menait directement à son but.

Louis trouva toujours allumée la guerre que se faisaient le connétable et le duc de Bretagne.

Le duc de Bourgogne, disent les historiens, ou bien peu clairvoyants, ou bien mal instruits, favorisait le Breton pendant que d’Orléans prenait le parti du connétable. Nous avons déjà vu par quelle route tortueuse marchait le duc d’Orléans : s’il avait l’air de servir Clisson, ce n’était que pour le mieux perdre. Ainsi ces deux princes Bourgogne et d’Orléans, dont les maisons n’étaient pas encore divisées, servaient sans s’en douter la même cause et peut-être tous deux dans les mêmes vues, ce qui faisait que tous deux s’observaient, tâchaient de se deviner et de n’avoir pour but que de mieux assurer leur crédit.

Sur ces entrefaites, le marquis de Craon reparut plus acharné que jamais contre un ennemi qu’il cherchait à vaincre, n’ayant pu le tuer. Clisson, renfermé dans un château de Josselin, était prêt à succomber lorsqu’un accommodement pacifia