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ISABELLE DE BAVIÈRE


tout, et le connétable, au moyen de quelques renonciations et beaucoup d’argent, parvint à recouvrer un peu de repos.

Si nous citons cette anecdote qui ne tient point à notre histoire, ce n’est que pour convaincre à quel point d’Orléans qui dicta les articles de la capitulation, continua de suivre sa marche oblique et ténébreuse.

Mais cette pacification ne pouvait durer longtemps ; ce n’était pas là ce qu’on voulait, et les hostilités recommencèrent bientôt : on se rebattit, on forma de nouveaux projets de traité lorsque la vieillesse du duc de Bretagne, état où naissent communément les remords, engagea ce souverain à quelques arrangements qui le raccommodèrent enfin avec son ancien ami, et d’Orléans revint à la cour, très peu satisfait de voir ses ruses ainsi déjouées. Mais la vertu cesserait d’être l’attribut de la divinité, si les brigues de la méchanceté parvenaient toujours à la vaincre.

Bientôt, Isabelle changea de manœuvres, et ce qu’elle n’avait pu faire réussir d’un côté, elle l’entreprit de l’autre. Depuis la dernière prorogation de la trêve, Richard n’avait pas perdu l’espoir de s’allier à Charles, et ce désir chaudement servi par la reine ne tarda pas à s’accomplir.

Au mois de juillet 1394 parurent les ambassa-