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ISABELLE DE BAVIÈRE


d’un autre côté, une conduite assez irrégulière pour attirer sur elle l’animadversion de son époux ; ainsi lorsque les deux frères eurent une explication sur ce qui venait de se passer, tous deux, grâce à la reine, trouvèrent juste la punition que Valentine subissait.

En voyant Isabelle se conduire sur tous les points avec tant de ruse et de fausseté, s’étonnera-t-on de ce qu’on va lui voir exécuter par la suite ?

Envieuse de se lier à tout ce qui pouvait resserrer ses nœuds avec l’Angleterre, ou avec les amis de cette puissance, Isabelle au même temps où elle donnait sa fille aînée à Richard, mariait Jeanne, sa seconde, à Jean de Montfort, fils aîné du duc de Bretagne. Cet hymen détermina le père du jeune époux à accompagner la cour de France à Calais, où Richard était venu lui-même chercher la princesse qui lui était destinée.

Rien de pompeux comme ce voyage : on y dépensa la dot de la jeune reine. Isabelle aimait autant le faste qu’elle avait de penchant pour le crime : il semble que le mal agisse avec plus de sécurité, lorsqu’un luxe insolent l’environne et le cache, et voilà ce qui rend les excès des princes toujours plus dangereux que les égarements qui résultent de l’infortune ou du besoin.

En 1396, la reine accoucha d’un fils, qu’on