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ISABELLE DE BAVIÈRE


plus encore par les cruautés qu’il exerça contre ses oncles, ne put résister à la conjuration qui éclata contre lui et qui plaça le duc d’Herefort sur le trône de la Grande-Bretagne.

Renfermé dans la tour de Londres, Richard y fut assassiné. Mais tant de versions différentes s’offrent aux lecteurs sur cette fin tragique, et sur ceux qui y coopèrent, ce trait d’ailleurs appartenant beaucoup plus à l’histoire d’Angleterre qu’à celle de la reine de France, nous le laisserons dans les ténèbres qui l’environnent, et dont nous ne le sortirions, peut-être, que par des erreurs ou des calomnies.

Une seule réflexion se présente ici. Il paraît que le duc de Bretagne favorisa l’usurpation du duc d’Herefort : comment ce procédé peut-il s’arranger sans contradiction avec l’intérêt que ce duc avait toujours paru prendre à Isabelle ? Nous allons le dire, et si nous sommes fâchés des lumières que nous allons porter sur ceci, c’est parce qu’elles fourniront à nos lecteurs de nouvelles preuves de la fourberie et de l’ambition démesurée d’une femme qui sacrifiait tout à ses dangereuses passions.

Le mariage d’Isabelle, fille aînée de Charles VI, ne fut pas plus tôt contracté avec Richard II que la reine sentit que les défauts énormes de ce prince détesté des Anglais ne rempliraient aucune de ses