vues ; elle avait tâché de le rendre digne de la
double couronne ; elle sentit bientôt qu’il était incapable
de porter même la sienne. De ce moment,
elle se joignit aux ennemis de Richard et contribua,
peut-être plus qu’un autre, à le perdre : elle
avait vu le duc de Lancastre à Paris, lorsqu’il
n’était encore que comte d’Herefort, et s’était
concertée avec lui sur tous les moyens de la conspiration
élevée à Londres contre un gendre qui lui
convenait aussi peu. Elle-même avait grossi les
défauts de Richard, et nous avons sous nos yeux
les preuves que les charges de la condamnation de
ce prince sont absolument semblables à tout ce
qu’elle avait dit au duc d’Herefort[1].
« Érection des lois les plus tyranniques.
« Exécutions commises par lui sur ses oncles.
« Mêmes cruautés sur plusieurs seigneurs de la cour.
« Emprunts forcés, impositions arbitraires, délations calomnieuses, vols dans les églises.
- ↑ Que l’on confronte les pièces du procès de Richard II
qui existent à la Tour de Londres avec celles du procès
de Bois-Bourdon, à qui la reine avait tout dit, et l’on s’en
convaincra. Voyez la première sous le titre de An authentick
writing extracted from the trial of Richard II, King of England,
Fo 15.
Quant aux secondes, elles se voyaient aux pièces du procès de Bois-Bourdon, liasse 6, fo 9.