avec ce courage de la vertu, que venez-vous faire
dans le temple du Seigneur ? Pourquoi, au lieu
de m’entendre, jetez-vous avec complaisance vos
regards sur ces parures scandaleuses, qui vous
rendent indignes d’y entrer. Pourquoi choisissez-vous
l’asile de ce Dieu, le père des pauvres, pour
y étaler un faste imposant qui vous rend à la fois
des objets de haine et de scandale ? Rappelez-vous
ce trait de Jésus chassant les marchands du temple,
et voyez-y en même temps la honte dont vous
couvrez votre conduite et la grandeur de la justice
divine. Rendez-vous dignes d’entrer avec lui dans
le sanctuaire, au lieu de vous exposer à être repoussés
des portiques, et songez que Dieu ne vous
élève au-dessus des autres que pour leur donner
des exemples de mœurs et de piété. »
À ces touches aussi vraies qu’énergiques, le courageux apôtre ajouta des portraits si frappants que tout le monde se reconnut.
La reine sortit aussi confuse que piquée. D’Orléans sut dissimuler, mais n’en menaça pas moins l’orateur de le faire noyer s’il persistait à insulter de cette manière les personnes les plus qualifiées de la cour.
Le roi voulut entendre ce prédicateur. Le frère Jacques parla devant lui et le bon Charles fut ému jusqu’aux larmes. Hélas ! lui dit le monarque,