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ISABELLE DE BAVIÈRE


celle et tombe. Les assassins l’achèvent ; armés de massues garnies de pointes de fer, ils lui brisent le crâne.

Jusqu’alors, le malheureux duc n’avait cessé de crier : Que me voulez-vous ? que me voulez-vous donc ? Mais la quantité de coups qu’il reçoit l’empêche bientôt de s’exprimer. Jean, qui dirige ces coups, veut s’assurer de leurs effets, il sort de la maison Notre-Dame, la tête couverte d’un chaperon vert et, comme s’il eût craint que son ennemi n’échappât, comme s’il eût redouté que quelques principes de vie n’eussent conservé l’existence qu’il détruisait avec tant de barbarie, il lui porte sur le crâne un dernier coup de massue qui achève de lui faire sauter la cervelle. Saisissant alors un flambeau, comme pour surprendre les dernières angoisses de sa victime, il lui met cette torche ardente sous les yeux. Satisfait enfin des ravages qu’imprime sur les traits de Louis l’implacable faux de la mort : « Éteignez, dit le vil assassin, il n’est plus, éteignez et éloignons-nous. »

On croit cependant encore entendre quelques gémissements ; on revient.

Quel exemple touchant de fidélité ! ô doux élan de la nature, console-nous des horreurs que nous venons d’être obligés de peindre !

Jacob, ce nom mérite d’être respecté, celui des