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ISABELLE DE BAVIÈRE


de courtisans, égara de même les historiens qui ne transmirent leurs bévues, à cet égard, que parce qu’ils étaient également la dupe de tous les mensonges de la cour ; et puis, faut-il le dire ? on répugnait moins à l’idée d’entendre Isabelle gémir sur le sort de son amant qu’à celle de voir ses mains teintes du sang de ce malheureux prince.

Bois-Bourdon fut un des premiers qui la visita, dès qu’elle fut à l’hôtel Saint-Paul. « Es-tu bien sûr de sa mort ? lui dit-elle aussitôt qu’elle le vit. — Oui, Madame ; sorti de chez vous, peu après les cris que nous entendîmes, je vis relever son cadavre, couvert de sang et de fange, et dont les deux mains étaient coupées ; on le déposa chez le maréchal de Rieux. — Cette mort était nécessaire, Bourdon ; cache avec soin la part que j’ai dans tout ceci, non que je redoute autre chose que l’opinion des sots, mais leur manière de voir est si gauche !… Attache-toi au duc de Bourgogne, bel ami, il est le seul qui puisse nous servir maintenant. S’il a moins de cette ridicule franchise qui caractérisait d’Orléans, il a plus de courage et plus d’énergie que lui, il ne connaît ni préjugés ni remords ; je lui ai parlé de toi, il aura soin de ta fortune[1].

  1. 8e séance de l’interrogatoire, fo 18.
    Pourquoi, a-t-on demandé, ces pièces ne se trouvaient-elles pas dans les registres du Parlement ? Parce que le