Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/217

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ISABELLE DE BAVIÈRE


été la maîtresse de Louis : ces idées s’évanouirent quand il eut prouvé l’alibi. On fit différentes enquêtes, mais jamais chez ceux dont on aurait pu tirer le plus de lumières. Tignonville apprit à la fin qu’un des meurtriers s’était retiré à l’hôtel de Bourgogne ; il n’osa le poursuivre dans le domicile du prince, sans être autorisé par le roi.

Dès que le duc Jean fut réuni aux autres princes à l’hôtel d’Anjou, ainsi que nous venons de le dire, il faiblit. Trop justement effrayé du crime de sa conscience, il prit à part le duc de Berri et le roi de Sicile dans l’embrasure d’une fenêtre de la salle du Conseil, et leur avoua son crime, en leur disant qu’il y avait été entraîné par un mouvement involontaire, qu’il ne pouvait attribuer qu’au démon ; mais quand il voulut reparaître au Conseil le lendemain, le duc de Berri l’en empêcha, et le duc de Bourbon se plaignit de ce qu’on ne l’avait pas fait arrêter.

Retiré chez lui, ses craintes redoublèrent. Il se sauva de Paris, uniquement suivi de six cavaliers auxquels il fit couper le pont Saint-Maxence, afin de retarder la marche de ceux qui le poursuivraient. Par une singularité inconcevable, il voulut en passant à Bapaume y consacrer l’heure de son arrivée : il ordonna que l’angélus ne se fît entendre qu’en ce moment, et cet usage se conserva longtemps