suivait avec chaleur ceux qu’elle soupçonnait de
lui avoir fait perdre son époux ; Valentine était
complice de toutes les débauches mystérieuses
d’Isabelle ; elle était dépositaire de tous ses secrets ;
c’était Isabelle elle-même qui l’avait livrée à
Charles pour disposer plus librement du duc d’Orléans.
Valentine avait coopéré aux maléfices qui
avaient occasionné l’affreux état du monarque.
Elle pouvait nuire à tout ce qu’on allait faire en
faveur du duc de Bourgogne. Que de raisons pour
se défaire d’une femme aussi dangereuse ! Isabelle
eut donc bientôt décidé de son sort.
« Restez auprès de cette femme à Blois, avait-elle dit à son favori Bourdon[1] ; ne la quittez pas ; pendant que nous serons à Tours, vous me ferez exactement savoir de ses nouvelles par Le Clerc, votre valet de chambre, que vous m’enverrez à cet effet. J’ai pris d’excellentes mesures pour que vous ne soyez pas longtemps chargé de cette surveillance. »
Effectivement, au bout de huit jours, il ne fut plus question de cette malheureuse princesse.
C’est avec peine que nous chargeons Isabelle de ce nouveau crime ; mais est-il possible de le révoquer en doute ? Les simples probabilités que nous
- ↑ 9e pièce du procès, fo 7.