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ISABELLE DE BAVIÈRE


avons offertes suffiraient pour convaincre de la part qu’elle eut à cette horreur, sans avoir besoin de la pièce que nous venons de citer pour soutenir cette assertion.

Cependant, les négociations parvinrent à leur but ; la ville de Chartres fut choisie pour y donner les signatures. Le roi, la reine et toute la cour s’y rendirent. Le duc de Bourgogne s’y trouva, seulement escorté de cent gentilshommes, ainsi qu’on en était convenu.

Dès qu’il parut, tout le monde se leva, excepté le roi, la reine et le dauphin.

Le duc s’approcha du trône, et se mit à genoux ; un avocat prononça pour lui sa formule d’excuse. Le roi pardonna. La même cérémonie se fit devant les jeunes princes de la maison d’Orléans, qui d’abord ne répondirent que par leurs larmes, et qui bientôt imitèrent le roi.

Telle fut l’histoire du pacte de Chartres qui fournit à la postérité, d’une part, un exemple bien funeste de tout ce que le crime en crédit peut tenter sans crainte, et fait voir de l’autre tout ce qu’a sans cesse à redouter l’impuissante vertu. Triste fatalité qui ne laisse dans les âmes honnêtes que du mépris pour des triomphes aussi honteux, tandis qu’elle excite l’intérêt le plus vif pour les tristes objets d’une indigne humiliation.