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ISABELLE DE BAVIÈRE


adversaires, dont les motifs étaient bien loin d’être aussi purs.

En un instant toute la France fut sous les armes. Les troupes confédérées accoururent des provinces méridionales sur les bords de la Loire ; l’incendie devint universel et l’aveugle Français, dont le sang ne devrait couler que pour les intérêts de la gloire ou pour la défense de sa patrie, allait en arroser son propre sol, uniquement pour les querelles particulières de deux de ses princes.

Le parti seulement attaché au souverain, prévoyant tous les malheurs qui allaient résulter d’une telle révolution, fit, mais en vain, tout ce qu’il put pour en désarmer les chefs. Jamais cause purement nationale n’eût exalté les esprits comme celle-ci, qui n’intéressant en rien ni la postérité ni la splendeur de cette nation n’avait pour but que de la détruire et de la déchirer.

Le plan de cet ouvrage ne nous permettant pas de suivre tous les fils de cette sanglante époque de l’histoire de France, nous prions nos lecteurs de permettre qu’entièrement circonscrits dans notre sujet, nous ne tracions ces faits horribles, qu’autant que notre héroïne s’y trouvera liée. Il suffit de se rappeler ses rapports avec le chef de la faction qui motivait le crime qu’elle avait fait commettre, pour la supposer prenant toujours en secret les intérêts de ce chef.