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ISABELLE DE BAVIÈRE

« Ce fut moi, dit Bois-Bourdon[1], qui, par les ordres d’Isabelle, fus avec quelques brigands réduire en cendres ces belles constructions, la reine m’ayant déclaré qu’elle ne voulait pas de tout ce qui pouvait nuire aux Anglais. »

Enfin les princes se réunirent à Gien, dans l’intention de se liguer contre le duc Jean et de reprendre l’autorité qu’il envahissait, funeste confédération qui n’était, on devait bien le prévoir, que le signal d’une guerre civile. Le duc de Bourgogne arma de son côté ; et voilà comme insensiblement les furies déroulaient l’étendard sur lequel elles avaient tracé en lettres de sang les mots terribles : Orléanais et Bourguignons.

Il est nécessaire d’observer ici que ce qui fit changer par la suite la première de ces désignations fut le mariage du jeune duc d’Orléans avec la fille du comte d’Armagnac, nom qu’adoptèrent sur-le-champ tous ceux de la faction orléanaise, et dont le beau-père du jeune prince devint le chef, titre honorable sans doute tant qu’il n’eut pour objet, que de venger le plus lâche des crimes.

Le comte d’Armagnac unissait à toutes les qualités du guerrier, celles d’un homme d’état : aussi ne fallut-il que son nom pour faire trembler ses

  1. 10e liasse, fo 9.