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ISABELLE DE BAVIÈRE


repoussa par les mêmes massues dont elle vous avait fait assommer, et rejeté dans les enfers par la profonde horreur qu’elle vous inspira, vous fûtes dire aux esprits infernaux qu’il existait encore dans le monde une femme plus méchante qu’eux !

Isabelle dont le premier désir était de voir la maison de Lancastre sur le trône de France, dans l’espoir de tout faire par les soins d’un roi qui serait son ouvrage, engagea le duc de Bourgogne, à s’étayer des forces de l’Anglais toujours attentif à profiter de nos troubles, et sur la demande du duc Jean on lui envoya aussitôt soixante mille hommes.

La reine, pénétrée du besoin de resserrer les nœuds d’une telle alliance, conseilla vivement au duc de proposer une de ses filles au prince de Galles. Henri avait d’abord désiré de marier cet héritier de la couronne d’Angleterre avec une fille de la reine, mais les troubles avaient anéanti ces résolutions ; et dans le fait, en donnant une des filles de Charles VI au prince de Galles, pendant les crises qui venaient d’ébranler le royaume, la France rendait nécessairement son alliée médiatrice, et de ce moment les deux instigateurs des troubles n’étaient plus maîtres de leurs actions : tandis que l’alliance simplement faite avec le duc de Bourgogne ne devait plus protéger que lui, et