commandait les Orléanais dans Bourges, et là se
signa un traité de paix entre les princes, à peu près
semblable à celui qui s’était fait à Chartres depuis
quelques années. On convint de renoncer de part et
d’autre aux dénominations distinctives d’Armagnacs
et de Bourguignons ; les hostilités furent interrompues
et l’on se prépara au voyage d’Auxerre, où devaient
se rassembler les princes de l’une et l’autre faction.
Isabelle voyant ses projets manqués essaya de les renouer, et par le moyen de ses négociations secrètes avec la Grande-Bretagne, d’accord avec le duc de Bourgogne à qui déplaisait souverainement le traité de Bourges, elle attira dans le royaume les Anglais qui, sous les ordres du duc de Clarence, ravagèrent toutes les provinces par lesquelles ils passèrent jusqu’en Guyenne, où le comte d’Armagnac également mécontent du dernier traité les servit et facilita leur retraite.
Enfin une nouvelle réunion dans Auxerre eut lieu : les princes rivaux s’y trouvèrent, mais le jeune duc d’Orléans, qui ne dissimulait point sa méfiance, n’y parut qu’à la tête de deux mille hommes d’armes, précaution dont s’offensa le duc de Bourgogne.
« Il n’y a plus à balancer, écrivit-il à la reine[1]
- ↑ Pièce traduite du vieux français, annexée à celles dont le dépôt se trouvait aux Chartreux, près de Dijon, lieu de la sépulture des ducs de Bourgogne.