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ISABELLE DE BAVIÈRE


qu’ils auraient versés du vôtre, et l’on ne doit pas nous imputer à tort ce qui ne se fait que pour vous garantir.

« Vertueux défenseurs du bon droit, évitez les fléaux que je vous ai déjà peints ; je vous proteste qu’ils sont à la veille de vous écraser. Prenez sur-le-champ une connaissance entière des articles qui doivent être la base du pacte projeté, et faites d’après cela tout ce qui vous sera suggéré par votre sagesse, en ayant soin de faire toujours marcher la méfiance, près des résolutions que vous prendrez. Elle seule peut vous préserver des pièges qui vous sont tendus, et dont je ne puis vous garantir que par les sages conseils que je vous donne et toutes les forces que Dieu mit dans mes mains pour soutenir la bonne cause. »

Il n’en fallut pas davantage pour électriser toutes les têtes ; les séditieux s’attroupèrent. Dès que les chefs leur eurent rapporté les paroles de la reine, ils volèrent à l’hôtel Saint-Paul, demandèrent insolemment qu’on leur communiquât les articles de la pacification projetée. Sur le refus qu’on leur en fit, ils s’emparèrent de l’Hôtel de Ville et délibérèrent ; mais Jaqueville, occupé ailleurs, n’était plus à leur tête ; les délibérations traînèrent et s’affaiblirent par cette lenteur.

Le duc de Bourgogne, croyant ici qu’il y aurait