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ISABELLE DE BAVIÈRE


charmé de ce qui pouvait flatter son goût dominant pour les armes.

Le lendemain de ces réjouissances, on crut devoir assurer la tranquillité de la cour, et le parti d’Orléans se trouvant être celui du jour, on se défit par la mort ou par la prison de tout ce qui pouvait faire encore appréhender quelque chose de la part des Bourguignons. Les sermons changèrent de texte ; ceux qui les prononçaient eurent ordre de se conformer à l’esprit du moment ; il fut même défendu aux poètes de chanter autre chose dans leurs vers que ce qui la veille avait été frappé d’anathème, et la bassesse des serviteurs de Dieu, ainsi que celle des favoris d’Apollon, se prêta à tout ce qu’on voulut : non qu’ils eussent tort cette fois de célébrer le parti du monarque, mais n’en avaient-ils pas eu un bien certain de le dénigrer la veille ?

Quant au duc de Bourgogne, retiré dans ses états de Flandre, il marchait à visage découvert. Tout en assurant le roi de sa parfaite soumission et du désir qu’il avait de se conformer aux articles du traité, il nourrissait l’espoir de tous les partisans qu’il avait laissés dans Paris, en ne cessant de recommander à la reine de continuer de le servir et qu’il réparerait bientôt ce qu’elle appelait ses fautes. D’un autre côté, il se liait sourdement