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ISABELLE DE BAVIÈRE


mal qu’ils pouvaient : par leurs discours incendiaires les prédicateurs, au lieu de concilier les esprits, les aigrissaient toujours davantage parce que le prêtre est toujours fort différent de la religion ; que celle-ci prescrit des devoirs dont l’autre abuse toujours ; que la religion, en un mot, est pure et que celui qui la professe ne l’est jamais autant qu’elle.

Isabelle ne cessait de conserver au duc de Bourgogne le plus de partisans qu’elle pouvait dans la capitale, et de refroidir dans les habitants de cette ville l’attachement que plusieurs d’entre eux conservaient encore pour le duc d’Orléans. Nous avons vu l’adresse et la fausseté qu’elle avait mises en usage pour que le dauphin se prononçât toujours en faveur de son beau-père. Une nouvelle conspiration tramée par elle devint la preuve de l’indissolubilité de ses liens avec le duc Jean. Par l’entremise de son favori Bois-Bourdon, elle avait suscité dans Paris une émeute dont le succès aurait pu devenir très dangereux.

Tout le quartier des Halles, au son de la grosse cloche de Saint-Eustache, devait prendre les armes, mettre le dauphin à leur tête et massacrer tous les Orléanais.

« Je vous confie le soin de cet événement, avait-elle dit au dépositaire de ses plus secrètes pen-