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ISABELLE DE BAVIÈRE


sées[1] ; nous serons tranquilles ici que quand le duc de Bourgogne y aura conduit le roi d’Angleterre et que ce prince, marié à l’une de mes filles, me regardera comme le soutien et le premier mobile de son gouvernement. Le dauphin, toujours inconstant, flotte alternativement d’un parti à l’autre ; aussi faible que son père, il est incapable de régner et ses perpétuelles oscillations éterniseraient nos malheurs ; servons donc le duc de Bourgogne, il est l’ami de l’Anglais. Les projets que je vous révèle sont les siens, et nous devons tout faire pour leur réussite ; mais que le plus grand mystère couvre nos démarches ; beau doux ami, souvenez-vous que dans de telles entreprises, on ne réussit jamais sans mystère ; vos jours d’ailleurs seraient en danger, et je veux que vous vous conserviez pour Isabelle, que vous aimez, et qui n’a jamais cessé de vous être attachée. »

Elle lui expliqua ensuite toutes les branches du projet exécrable qu’elle avait conçu.

Bois-Bourdon se chargea de son exécution ; heureusement rien ne réussit ; tout fut déjoué par les ducs de Bourbon et de Berri ; mais jamais la reine ne fut soupçonnée.

Isabelle, pour en venir à son but, n’avait plus

  1. 10e pièce du procès, fo 7.