dront s’instruire des particularités de cette bataille
si funeste à la France, et sur les succès de laquelle
les Anglais comptaient aussi peu. Les bornes de
notre ouvrage ne nous obligent qu’à développer
les causes qui la firent donner, et la part que notre
héroïne prit aux malheureuses suites de cette
affaire, dont une des plus remarquables fut l’immensité
de prisonniers que firent les Anglais, parmi
lesquels se trouva le jeune duc d’Orléans qui voulut
se laisser mourir de faim par désespoir et qui,
certes, se serait débarrassé de la vie par ce moyen
si le roi d’Angleterre ne fût venu le supplier de
renoncer à un projet qui ne remédiait à rien.
Cette victoire ouvrant à Henri la route qu’il désirait pour se rembarquer, ce prince rapporta ses lauriers à Londres, pendant que la cour de France revint honteusement attacher ses cyprès aux murs de sa capitale.
L’inquiétude où ces fâcheuses nouvelles plongeaient la reine la rendit malade à Melun. La défaite d’Azincourt ne lui déplaisait pas sans doute ; mais elle était désolée de ce que l’Anglais ne profitait pas de cet avantage pour marcher tout droit vers Paris. Quoique malade, elle s’y fit transporter de Melun sur un brancard, afin d’assister au Conseil que le roi tint dans cette ville, relativement à ces événements désastreux.