duc Jean à Valenciennes ne peut s’expliquer autrement.
Bourgogne avait besoin d’un dauphin,
mais le caractère de Jean ne lui plaisant pas, il
était convenu avec la reine de s’en défaire et de
se servir de l’autre, dont il leur paraissait plus aisé
de faire tout ce qu’ils voudraient. En conséquence
si le duc Jean allait voir ce jeune prince, c’était,
comme nous venons de le dire, pour le tromper et
pour mieux déguiser les infâmes projets que l’on
avait sur lui. On était pourtant convenu de sonder
le dauphin Jean et s’il ne remplissait pas mieux
que n’avait fait Louis les intentions désirées, il
serait traité comme ce dernier : et dans le fait,
nous le demandons, tout autre prétexte au voyage
de Valenciennes était-il admissible ? Le Bourguignon
pouvait-il croire à la possibilité d’amener à
ses vues un prince dont il venait de jurer la perte
par l’ignominieux traité fait avec le roi d’Angleterre,
précisément parce que le jeune dauphin ne
remplissait pas ce qu’on désirait de lui ? certes, il
faut bien avoir envie de s’aveugler ou bien peu
de désir de démêler la vérité, pour rester un moment
dans l’erreur sur des faits dont la cause ne
peut être obscure que pour ceux qui ne veulent
rien approfondir… Comment oser dire, comme le
font la plupart de nos historiens, que la reine fatiguée
des Armagnacs ne désirait, pour recouvrer
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ISABELLE DE BAVIÈRE