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ISABELLE DE BAVIÈRE


Bourdon, qui, depuis la mort de son maître, était constamment resté attaché à la reine à laquelle même, ainsi qu’on vient de le voir, il avait été fort utile pendant la détention de cette princesse à Tours.

Ce jeune homme plein de zèle et d’activité, fils d’un marchand de fer sur le petit pont et dont il existe encore des descendants, était revenu à Paris avec la reine ; il habitait chez son père qui occupait la place d’un des quarteniers[1] de Paris. Obligé de porter une cause à lui personnelle par-devant le prévôt de Paris, place occupée pour lors, ainsi que nous venons de le dire, par Tanneguy Duchâtel, il n’obtint qu’une réponse injuste remplie de l’aigreur que devait nécessairement avoir, contre un homme attaché à la reine, un des plus grands ennemis de cette princesse.

Irrité de cette injustice, peut-être plus encore du motif qui l’occasionne, Le Clerc jure de s’en venger et choisit pour cela une occasion qui devait, en servant son ressentiment, devenir très utile au parti d’Isabelle.

Il assemble aussitôt ses amis.

« Quand briserons-nous, leur dit-il avec cette chaleur de la jeunesse qu’augmentait le désir d’une

  1. On nommait ainsi les bourgeois notables auxquels était confié le soin des portes de la ville.