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ISABELLE DE BAVIÈRE


de ceux qui ne peuvent trouver de place en prison. C’est en un mot partout l’image d’une ville que l’assaut vient de soumettre au vainqueur insolent, que le triomphe aveugle.

En un instant tout change dans la capitale : on n’y voit plus un Armagnac ; la croix de Bourgogne est sur le bras de tous les citoyens ; il n’y a plus qu’un parti dans la ville, on ne lui croirait plus qu’une même âme. Mais qu’y gagnera cette malheureuse cité ? La nouvelle révolution a-t-elle produit autre chose que de changer de meurtriers, bientôt inondés, comme ceux qui les devancèrent, du sang précieux de la patrie ?

Mais interrompons un instant le récit des horreurs qui nous restent à peindre pour remplir l’engagement que nous avons pris de prouver que la reine était éternellement le premier mobile de tous les malheurs de la France et qu’il n’était pas fait une seule plaie à cette malheureuse nation que n’aient entrouverte les coupables mains d’Isabelle.

Le Clerc est la cause de tout ce qui vient de se passer : il dérobe les clefs de la ville sous le chevet du lit de son père, il se sert de ces clefs pour ouvrir les portes aux Bourguignons, et les historiens, sans se donner la peine de rechercher les véritables motifs de la vigoureuse action de ce jeune homme,