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ISABELLE DE BAVIÈRE


de part et d’autre furent les visiter, et quand ils entrèrent on ne leur laissa que leurs haubergeons et leurs épées.

Le dauphin arriva le premier ; le duc de Bourgogne ensuite.

Aussitôt des gardes de l’un et de l’autre parti prirent possession de leurs barrières respectives.

Venez donc, dit au duc un des gens du dauphin, Monseigneur vous attend. — Je vais à lui, reprit le duc, en continuant de s’avancer, et quand il fut près du dauphin, il mit un genou en terre.

Le jeune prince, sans aucun témoignage d’attention, lui dit assez durement : Il y a quinze jours que je vous attends, mon cousin ; pendant cela nos troupes fatiguent les habitants et les Anglais profitent de ces délais pour avancer vers Paris.

Comme ici le duc restait toujours agenouillé, un des seigneurs de sa suite lui dit : Relevez-vous donc, Monseigneur, c’est trop s’humilier.

Le duc, debout, dit alors au dauphin qu’il ne pouvait rien sans l’aveu du roi, et qu’il fallait se rendre à l’instant l’un et l’autre auprès du monarque.

Je n’ai pas besoin de vos avis sur cela, répondit le dauphin ; j’irai voir le roi quand je voudrai.

Vous y viendrez tout de suite, dit le duc ; puis