Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
407
ISABELLE DE BAVIÈRE


Londres sous le n° 1601. Ils y verront le contraire de ce qu’ils écrivent. Mais ils n’avaient aucune connaissance de ces pièces quand ils compilaient les matériaux de leur histoire : en ce cas pourquoi écrivaient-ils ? Est-il raisonnable de traiter des matières aussi sérieuses, sans avoir autour de soi tout ce qu’il faut pour les éclairer ? Qui les contraignait à prendre la plume ? Qui les obligeait à ne nous donner que de demi-instructions, qui obscurcissent les faits au lieu de les éclaircir, et à reléguer dans le fond de son palais une femme qui n’a cessé d’agir que dans les dernières années de sa vie ? Est-ce donc la peine d’écrire l’histoire, quand on est aussi mal informé ?

En attendant d’autres détails fournis par le manuscrit précité, peignons la joie de la reine lorsqu’elle apprit que Jeanne d’Arc, si détestée d’elle à cause des services qu’elle rendait à Charles, venait d’être faite prisonnière au siège de Compiègne par un archer anglais qui l’avait saisie après l’avoir renversée de son cheval. De ce moment, Isabelle ne cessa de concourir à la perte de cette infortunée. Dans cette intention, elle adressa au duc de Bedford l’écrit qu’on va bientôt lire, et que nous traduirons littéralement du manuscrit anglais dont il vient d’être question ; mais détruisons auparavant quelques préjugés qui n’avaient