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ISABELLE DE BAVIÈRE

Le duc de Bedford et la reine s’étaient bien trompés en imaginant que le supplice de Jeanne avancerait les affaires du roi d’Angleterre. Cette atrocité ne servit qu’à mieux faire détester le joug de cette nation, et à précipiter avec plus d’ardeur les Français au-devant de la révolution préparée par Jeanne.

À l’appui des pièces que nous avons citées plus haut, il ne nous reste plus qu’à certifier qu’au lieu d’être inactive comme le disent les historiens, Isabelle ne cessa, tant qu’elle le put, de prendre part à tout ce qui pouvait satisfaire son aversion pour Charles VII, et servir Henri VI, le plus mortel ennemi de la France.

Quoiqu’il y eût dix huit mois que le jeune Henri fût en France, on avait sous divers prétextes différé la cérémonie de son entrée dans Paris : c’est alors qu’on ose nous peindre l’insouciance d’Isabelle, et cela dans une occasion où tout flattait son orgueil et son ambition. Gardons-nous donc de croire, comme le disent quelques écrivains, que ce ne fut que par les fenêtres de l’hôtel de Saint-Paul qu’elle regarda passer le cortège : on voit par les registres du Parlement que tout ce qui tient à ces détails dut être mal rendu. Les greffiers conviennent que la misère du gouvernement était telle qu’ils manquèrent de