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ISABELLE DE BAVIÈRE


imposant qui lui convient si mal. Cette proposition rallume les torches de la discorde ; l’échafaud va punir ceux qui l’accepteront. Le régent furieux inonde de troupes les environs de la capitale… elle frémit enfin : mais d’Anjou, qui ne désire que de l’argent, ne veut renouveler l’amnistie qu’en recevant cent mille écus[1], et réunissant cette somme à toutes celles qu’il a dérobées ou exigées de toutes parts, il marche vers Naples qui l’appelle, il y vole inondé du sang qu’il vient de répandre pour l’exécution de ses projets.

Le duc de Bourgogne le remplace. Occupé d’une guerre en Flandre, il fait, avant de revenir, tout ce qu’il peut pour s’assurer de la tranquillité des habitants de Paris ; mais ceux-ci promettant tout et ne tenant rien, profitent au contraire de l’absence du prince et des troupes, ils veulent piller les maisons royales, et l’eussent fait sans les sages exhortations d’un nommé Flamand qui les en détourne et les calme.

Cette tranquillité n’est qu’apparente ; les plus grands préparatifs de guerre se font dans Paris ; il ne s’agit de rien moins que d’y renouveler les désordres de la Jacquerie. On n’attend que l’issue de la campagne de Flandre. Artevelde défait à Rosebeck, les prodiges de valeur du jeune roi, quarante mille ennemis sur le champ de bataille, valent à la monarchie des lauriers bien éloignés

  1. C’est-à-dire un million de notre monnaie actuelle.