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ISABELLE DE BAVIÈRE

Mais trop d’intérêts devaient encore faire échouer cette nouvelle entreprise ; elle manqua comme les précédentes. L’on prétendit que le duc de Bretagne en était cette fois la cause et, certes, toutes les preuves antérieures de son infidélité suffisaient cette fois pour légitimer les soupçons. Il devint impossible de douter de son attachement aux Anglais ; mais d’une autre part pouvait-on ne pas sentir à quel point le duc de Bourgogne partageait cet attachement ? nous savons ce que pensaient Isabelle et Touraine : en quelles mains était donc l’infortuné Charles et sa malheureuse nation ?

Mais répandons un peu de lumière sur les motifs du Breton ; ce sera le moyen d’éclairer plusieurs autres faits.

Le plus âgé des fils de Charles de Blois était pour lors prisonnier chez les Anglais. Le duc de Bretagne, son père, s’était engagé à lui procurer la liberté, et refusa de le faire quand on le somma de tenir sa parole. Le connétable de Clisson jeta les yeux sur ce jeune prince, pour lui faire épouser une de ses filles : le duc accepta. Il ne fut plus question que d’avoir la liberté du jeune prisonnier : le connétable s’adressa au duc d’Irlande qui faisait tout ce qu’il voulait de Richard. Il obtint ce qu’il désirait ; mais le duc de Bretagne furieux