essentielle que je ne vous cache pas qu’il m’est
absolument impossible de vous servir en quoi
que ce soit, si vous persistez à me déguiser le
nom que j’exige. Émilie, confuse, commence par
remplir exactement la première condition et
ayant remis ces adresses au comte : Vous exigez
donc, monsieur, dit-elle en rougissant, que je
vous nomme mon séducteur. — Absolument,
mademoiselle, je ne puis rien sans cela. — Eh
bien, monsieur… c’est le marquis de Luxeuil…
— Le marquis de Luxeuil, s’écria le comte en ne
pouvant déguiser l’émotion où le jetait le nom de
son fils… il a été capable de ce trait, lui… Et se
ramenant : Il le réparera, mademoiselle… il le
réparera et vous serez vengée… recevez-en ma
parole, adieu.
L’agitation étonnante où la dernière confidence d’Émilie venait de mettre le comte de Luxeuil, surprit étonnamment cette infortunée, elle craignit d’avoir fait une indiscrétion ; cependant les paroles prononcées par le comte en sortant la rassurèrent, et sans rien comprendre à la liaison de tous ces faits qu’il lui était impossible de démêler, ne sachant pas où elle était, elle se résolut d’attendre avec patience le résultat des démarches de son bienfaiteur, et les soins qu’on ne cessait de prendre d’elle pendant qu’elles