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AUGUSTINE DE VILLEBLANCHE
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tine… Ah ! cher objet de mon plus tendre amour, reconnaissez ma feinte et daignez ne la point punir, c’est à vos genoux que j’en implore la grâce, j’y resterai jusqu’à mon pardon. Vous voyez près de vous, mademoiselle, l’amant le plus constant et le plus passionné ; j’ai cru cette ruse nécessaire pour vaincre un cœur dont je connaissais la résistance. Ai-je réussi, belle Augustine, refuserez-vous à l’amour sans vices ce que vous avez daigné faire entendre à l’amant coupable… coupable, moi… coupable de ce que vous avez cru… ah ! pouviez-vous supposer qu’une passion impure pût exister dans l’âme de celui qui ne fut jamais enflammé que pour vous. — Traître, tu m’as trompée… mais je te le pardonne… cependant tu n’auras rien à me sacrifier, perfide, et mon orgueil en sera moins flatté, eh bien, n’importe, pour moi je te sacrifie tout… Va, je renonce avec joie pour te plaire à des erreurs où la vanité nous entraîne presque aussi souvent que nos goûts. Je le sens, la nature l’emporte, je l’étouffais par des travers que j’abhorre à présent de toute mon âme ; on ne résiste point à son empire, elle ne nous a créées que pour vous, elle ne vous forma que pour nous ; suivons ses lois, c’est par l’organe de l’amour même qu’elle me les inspire aujour-