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Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/206

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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


quatre heures. — Vous n’y pensez pas, mon ami, vous serez étranglé. — Soit, ce ne sera jamais qu’un rendu et les remords se réveillent avec tant de force maintenant dans mon cœur, que je regarderai comme un ordre du ciel tous les malheurs qu’il lui plaira de m’envoyer. Comme le train était entièrement cessé, et que d’Olincourt s’aperçut que réellement le pauvre Provençal avait besoin d’un peu de repos, il fit appeler maître Pierre et lui demanda s’il y avait à craindre que ces coquins revinssent encore la nuit suivante. Non monsieur, répondit le fermier, les voilà maintenant tranquilles pour huit ou dix jours et vous pouvez vous reposer en toute sûreté. On conduisit le président éclopé dans une chambre où il se coucha et reposa comme il put une bonne douzaine d’heures ; il y était encore lorsqu’il se sentit tout à coup mouillé dans son lit ; il lève les yeux, il voit le plancher percé de mille trous de chacun desquels découle une fontaine dont il court risque d’être inondé s’il ne décampe au plus vite ; il se jette promptement tout nu dans les salles d’en bas, où il trouve le colonel et maître Pierre oubliant leur chagrin autour d’un pâté et d’un rempart de bouteilles de vin de Bourgogne ; leur premier mouvement fut de rire en voyant accourir Fontanis à eux dans un