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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


un peu abattue à l’extérieur, elle descendait cependant aux repas et se promenait même déjà un peu avec la compagnie ; le président moins empressé parce que Lucile l’occupait seule, vit cependant qu’il allait bientôt ne devoir plus s’occuper que de sa femme. En conséquence il se résolut de presser vivement l’autre affaire, elle était au moment de la crise, mademoiselle de Totteville n’opposait plus aucune difficulté, il ne s’agissait que de trouver un rendez-vous sûr. Le président proposa son appartement de garçon, Lucile qui ne couchait point dans la chambre de ses parents, accepta volontiers ce local pour la nuit suivante, et en rendit compte sur-le-champ au marquis ; on lui trace son rôle et le reste de la journée se passe tranquillement. Sur les onze heures, Lucile qui devait se rendre la première dans le lit du président par le moyen d’une clef que lui confiait celui-ci, prétexta un mal de tête et sortit. Un quart d’heure après, l’empressé Fontanis se retire, mais la marquise prétend que pour lui faire honneur ce soir-là, elle veut l’accompagner jusque dans sa chambre : toute la société saisit cette plaisanterie, Mlle  de Téroze est la première à s’en amuser, et sans prendre garde au président qui est sur les épines, et qui aurait bien voulu ou se soustraire à cette ridicule poli-