Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
212
HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


sident effrayé. — Est-ce la règle, lui répond d’Olincourt, permet-on des moyens de défense à celui que la loi décrète, et l’un de vos plus respectables usages n’est-il pas de le flétrir avant que de l’écouter ? On n’emploie avec vous que les armes dont vous vous êtes servi contre les autres ; après avoir exercé l’injustice trente ans, n’est-il pas raisonnable que vous en deveniez au moins une fois victime dans votre vie ? — Mais pour une affaire de filles ? — Comment pour une affaire de filles, ne savez-vous donc pas que ce sont les plus dangereuses ? cette malheureuse affaire dont les souvenirs vous ont valu cinq cents coups de fouet dans le château des revenants, était-elle autre chose qu’une affaire de filles, et n’avez-vous pas cru que pour une affaire de filles il vous était permis de flétrir un gentilhomme ? Le talion, président, le talion, c’est votre boussole, soumettez-vous y donc avec courage. — Juste ciel, dit Fontanis, au nom de Dieu, mon frère ne m’abandonnez pas. — Croyez que nous vous secourerons, répondit d’Olincourt, quelque déshonneur dont vous nous avez couverts, et quelques plaintes que nous ayons à faire de vous, mais les moyens sont durs… vous les connaissez. — Quoi donc ? — La bonté du roi, une lettre de cachet, je ne vois que cela. —