sident effrayé. — Est-ce la règle, lui répond
d’Olincourt, permet-on des moyens de défense
à celui que la loi décrète, et l’un de vos plus respectables
usages n’est-il pas de le flétrir avant
que de l’écouter ? On n’emploie avec vous que
les armes dont vous vous êtes servi contre les
autres ; après avoir exercé l’injustice trente ans,
n’est-il pas raisonnable que vous en deveniez au
moins une fois victime dans votre vie ? — Mais
pour une affaire de filles ? — Comment pour une
affaire de filles, ne savez-vous donc pas que ce
sont les plus dangereuses ? cette malheureuse
affaire dont les souvenirs vous ont valu cinq
cents coups de fouet dans le château des revenants,
était-elle autre chose qu’une affaire de
filles, et n’avez-vous pas cru que pour une affaire
de filles il vous était permis de flétrir un gentilhomme ?
Le talion, président, le talion, c’est
votre boussole, soumettez-vous y donc avec courage.
— Juste ciel, dit Fontanis, au nom de
Dieu, mon frère ne m’abandonnez pas. — Croyez
que nous vous secourerons, répondit d’Olincourt,
quelque déshonneur dont vous nous avez couverts,
et quelques plaintes que nous ayons à
faire de vous, mais les moyens sont durs… vous
les connaissez. — Quoi donc ? — La bonté du
roi, une lettre de cachet, je ne vois que cela. —
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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX