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Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/265

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LE COCU DE LUI-MÊME
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dier humblement un dîner moins bon que le sien chez quelques-uns de ces individus que la fortune arrache un moment des nuages de l’oubli pour les y replonger peu après.

Ses affaires faites, M. de Raneville remonte dans une de ces voitures de cour qu’on appelle pot-de-chambre et s’y trouve fortuitement associé avec un certain monsieur Dutour, très bavard, fort rond, fort épais, grand ricaneur, employé de même que M. de Raneville dans le département des fermes, mais à Orléans sa patrie, qui comme on vient de le dire se trouve être également celle de M. de Raneville. La conversation s’engage, Raneville toujours laconique et ne se dévoilant jamais sait déjà le nom, le surnom, la patrie, et les affaires de son camarade de route, avant que d’avoir encore seulement dit un mot. Ces détails appris, M. Dutour entre un peu plus dans ceux de la société. — Vous avez été à Orléans, monsieur, dit Dutour, il me semble que vous venez de me le dire. — J’y séjournai quelques mois jadis. — Et y avez-vous connu, je vous prie, une certaine Mme de Raneville, une des plus grandes p. qui jamais ait habité Orléans ? — Mme de Raneville, une assez jolie femme. — Précisément. — Oui, j’ai vu ça dans le monde. — Eh bien, je vous dirai confidem-