sine sur le lit et la rend femme aux yeux de son
indigne époux… À ce moment seul la cérémonie
cesse. — Monsieur, dit d’Aldour à Bernac en
descendant de dessus l’autel, vous trouverez la
leçon peut-être un peu forte, mais convenez que
l’outrage l’était pour le moins autant ; je ne suis,
ni ne veux être l’amant de votre femme, monsieur,
la voilà, je vous la rends, mais je vous
conseille de vous comporter à l’avenir d’une
manière plus honnête avec elle ; autrement elle
trouverait encore en moi un vengeur qui vous
ménagerait encore moins. — Madame, dit Bernac
furieux, en vérité ce procédé… — …Est celui
que vous avez mérité, monsieur, répond Lurcie,
mais s’il vous déplaît cependant, vous êtes le
maître de l’ébruiter, nous exposerons chacun nos
raisons, et nous verrons de qui des deux rira le
public. Bernac confus convient de ses torts, il
n’inventa plus de sophismes pour les légitimer,
il se jette aux genoux de sa femme pour la prier
de les lui pardonner : Lurcie douce et généreuse
le relève et l’embrasse, tous deux retournent en
leur maison et je ne sais quels moyens prit Bernac,
mais jamais la capitale ne vit depuis cet instant
de ménage plus intime, d’amis plus tendres et
d’époux plus vertueux.