absolument au bout de la maison. — C’est ici la
chambre nuptiale, dit d’Aldour au vieux jaloux,
voyez-vous ce lit, mon cousin, voilà où l’épouse
va cesser d’être vierge ; n’est-il pas temps depuis
qu’elle languit ? Tel était le mot du signal : au
même instant, nos quatre coquines sautent sur
Bernac armées chacune d’une poignée de verges ;
on le déculotte, deux le fixent, les deux autres
se relayent pour le fustiger et pendant que l’on
y travaille vigoureusement : Mon cher cousin,
s’écrie d’Aldour, ne vous ai-je pas dit hier que
vous seriez servi à votre guise ? je n’ai rien imaginé
de mieux pour vous plaire que de vous
rendre ce que vous donnez tous les jours à cette
charmante femme ; vous n’êtes pas assez barbare
pour lui faire une chose que vous n’aimeriez pas
à recevoir vous-même, ainsi je me flatte que je
vous fais ma cour ; une circonstance manque
pourtant encore à la cérémonie, ma cousine est
encore, prétend-on, aussi neuve quoiqu’elle soit
depuis si longtemps avec vous, que si vous ne
vous étiez marié que d’hier ; un tel abandon de
votre part ne vient que d’ignorance assurément,
je gage que c’est que vous ne savez pas comment
vous y prendre… je vais vous le montrer, mon
ami. Et en disant cela, tout au bruit de la charmante
musique, le fringant cousin jette sa cou-
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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX