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Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/314

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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


connaître aussi sans doute. — Oh ! si je les connais, mademoiselle, et comment ne connaîtrais-je pas et monsieur Mathieu qui est mon plus proche voisin, et mesdemoiselles ses filles de l’une desquelles par parenthèse, je suis amoureux depuis plus de cinq ans. — Vous êtes amoureux d’une de mes cousines, je gage que c’est de Sophie. — Non vraiment, c’est d’Adélaïde, une figure charmante. — C’est ce qu’on dit dans tout Rouen, car pour moi je ne les ai jamais vues, c’est pour la première fois de ma vie que je vais dans la capitale. — Ah ! vous ne connaissez pas vos cousines, mademoiselle, et ni monsieur Mathieu non plus sans doute. — Eh mon dieu non, M. Mathieu quitta Rouen l’année que ma mère accoucha de moi, il n’y est jamais revenu. — C’est un bien honnête homme assurément et qui sera bien enchanté de vous recevoir. — Une belle maison, n’est-ce pas ? — Oui, mais il en loue une partie, il n’occupe que le premier appartement. — Et le rez-de-chaussée. — Sans contre-dit, et même quelque chambre en haut, à ce que je crois. — Oh ! c’est un homme bien riche, mais je ne lui ferai pas déshonneur : tenez, voyez, voilà cent beaux doubles louis que mon père m’a donnés pour me vêtir à la mode afin de ne pas faire honte à mes cousines, et de jolis présents que je