lontairement des auteurs de leurs jours et qui
refroidissent dans leur cœur les sentiments de
tendresse, plus isolés, plus ardents, et bien
autrement sincères dans l’âme des pères et des
mères touchant à cette fatale indifférence qui
les rendant insensibles aux anciens plaisirs de
leur jeune âge, fait qu’ils ne tiennent plus pour
ainsi dire qu’à ces objets sacrés qui les revivifient.
Rosette éprouva la loi générale, ses larmes furent bientôt séchées, et ne s’occupant plus que du plaisir qu’elle se faisait de voir Paris, elle ne tarda pas à faire connaissance avec des gens qui y allaient et qui semblaient le connaître mieux qu’elle. Sa première question fut de savoir où était la rue Quincampoix. — C’est mon quartier, mademoiselle, répond un grand drôle bien bâti qui, tant à cause de son espèce d’uniforme, et de la prépondérance de son ton, tenait les dés dans la société cahotante. — Comment, monsieur, vous êtes de la rue Quincampoix ? — Il y a plus de vingt ans que je l’habite. — Oh ! si cela est, dit Rosette, vous connaissez donc bien mon oncle Mathieu. — Monsieur Mathieu est votre oncle, mademoiselle ? — Assurément, monsieur, je suis sa nièce ; je vais pour le voir, je vais passer l’hiver avec lui et avec mes deux cousines Adélaïde et Sophie que vous devez bien