rente, en a constamment mangé deux cents, et
n’a jamais fait un sol de dette. Relativement à
ses prouesses voluptueuses, il a jusqu’au même
âge pu voir une femme quinze ou vingt fois dans
une nuit, il a gagné cent louis de gageure à
quarante-cinq ans avec quelques amis qui parièrent
qu’il ne satisferait pas vingt-cinq femmes
rapidement vues l’une après l’autre ; il le fit et
laissa les cent louis aux femmes. Dans un autre
souper après lequel il s’établit un jeu de hasard,
le baron dit en entrant qu’il ne pourrait pas être
de la partie, parce qu’il n’avait pas le sol. On lui
offrit de l’argent, il refusa ; il fit deux ou trois
tours dans la chambre pendant qu’on jouait,
revint, se fit faire place et mit dix mille louis sur
une carte, tirés en rouleaux à dix ou douze fois
de ses poches ; on ne tint pas, le baron demanda
pourquoi, un de ses amis dit en plaisantant que
la carte n’était pas assez chargée, et le baron la
rechargea de dix mille autres louis. — Toutes
ces choses sont consignées dans deux hôtels de
ville respectables et nous les avons lues.
À l’âge de cinquante ans, le baron avait voulu se marier ; il avait épousé une fille charmante de sa province, avec laquelle il a vécu toujours très bien, malgré des infidélités trop analogues à son tempérament pour qu’on pût lui en faire