le reſte de ce château ; une porte s’ouvre, nous
entrons dans une antichambre où je reconnais les
deux vieilles qui m’avoient ſervie pendant ma défaillance.
Elles ſe leverent & nous introduiſirent
dans un appartement ſuperbe où nous trouvames
la malheureuſe Comteſſe brodant au tambour
ſur une chaiſe longue : elle ſe leva quand elle
apperçut ſon mari : — aſſeyez-vous, lui dit le
Comte, je vous permets de m’écouter ainſi. Voilà,
enfin une femme-de-chambre que je vous ai
trouvée, Madame, continua-t-il, j’eſpere que
vous vous ſouviendrez du ſort que vous avez fait
éprouver aux autres, & que vous ne chercherez
pas à plonger celle-ci dans les mêmes malheurs.
— Cela ſerait inutile, dis-je alors, pleine d’envie
de ſervir cette infortunée, & voulant déguiſer
mes deſſeins ; oui, Madame, j’ose le certifier
devant vous, cela ſerait inutile, vous ne me
direz pas une parole que je ne la rende auſſitôt
à Monſieur votre époux, & certainement je ne
riſquerai pas ma vie pour vous ſervir. — Je n’entreprendrai
rien, qui puiſſe vous mettre dans
ce cas-là, Mademoiſelle, dit cette pauvre femme,
qui ne comprenait pas encore les motifs qui me
faiſaient parler ainſi, ſoyez tranquille : je ne vous
demande que vos ſoins. — Ils ſeront à vous tout-entiers,
Madame, répondis-je, mais rien au-delà ;
& le Comte enchanté de moi me ſerra la
main en me diſant à l’oreille : bien, Théreſe, ta
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