favorables pour vous, je les remplirais avec le
plus grand plaiſir ; je voudrais même qu’il m’eût
dit que c’était à vous qu’il devait le conſeil de
garder ſa chambre ; mais il n’a rien fait de tout
cela ; je ſuis donc contraint à me borner à la
ſeule exécution de ſes ordres. Les malheurs que
vous avez éprouvés pour lui, me décideraient
à faire quelque choſe de moi-même, ſi je le
pouvais, Mademoiſelle ; mais je commence le
commerce, je ſuis jeune, ma fortune eſt bornée,
je ſuis obligé de rendre à l’inſtant les comptes
de Dubreuil à ſa famille ; permettez donc que
je me reſtreigne au ſeul petit ſervice que je vous
conjure d’accepter ; voilà cinq louis, & voilà
une honnête marchande de Châlons-ſur-Saone,
ma patrie ; elle y retourne après s’être arrêtée
vingt-quatre heures à Lyon où l’appellent quelques
affaires ; je vous remets entre ſes mains ; Madame
Bertrand, continua Valbois, en me conduiſant
à cette femme, voici la jeune perſonne
dont je vous ai parlé ; je vous la recommande,
elle déſire de ſe placer. Je vous prie avec les
mêmes inſtances que s’il s’agiſſait de ma propre
ſœur, de vous donner tous les mouvemens poſſibles
pour lui trouver dans notre ville quelque
choſe qui convienne à ſon perſonnel, à ſa naiſſance
& à ſon éducation ; qu’il ne lui en coûte
rien juſques là, je vous tiendrai compte de tout
à la premiere vue. Adieu, Mademoiſelle, con-
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