de Marc-Antoine Baudot, ancien député à l’Assemblée législative, publiées par Mme Edgar Quinet, mentionnent de Sade en ces termes :
« Celui-ci est l’auteur de plusieurs ouvrages d’une monstrueuse obscénité et d’une morale diabolique. C’était, sans contredit, un homme pervers en théorie. Mais enfin il n’était pas fou, il fallait le juger sur ses œuvres.
« Il y avait là des germes de dépravation, mais pas de folie ; un pareil travail supposait une cervelle bien ordonnée, mais la composition même de ses ouvrages exigeait beaucoup de recherches dans la littérature ancienne et moderne et avait pour but de démontrer que les grandes dépravations avaient été autorisées par les Grecs et les Romains. Ce genre d’investigations n’était pas moral, sans doute, mais il fallait une raison et du raisonnement pour l’exécuter ; il fallait une raison droite pour faire ces recherches qu’il met en action sous forme de romans, et qui établit sur des faits une sorte de doctrine et de système… »
Le dernier paragraphe de son testament, publié dans le Livre, de Jules Janin, Paris, 1870, montre assez l’orgueil légitime, la dignité, le bon sens du marquis de Sade, qui, au demeurant, en a donné bien d’autres témoignages :
« Je défends que mon corps soit ouvert, sous quelque prétexte que ce puisse être. Je demande avec la plus vive instance qu’il soit gardé quarante-huit heures dans la chambre où je décéderai, placé dans une bière de bois qui ne sera clouée qu’au bout des quarante-huit heures prescrites ci-dessus, à l’expiration desquelles ladite bière sera clouée ; pendant cet intervalle, il sera envoyé un exprès au sieur Lenormand, marchand de bois, boulevard de l’Égalité, no 101, à Versailles, pour le prier de venir lui-même, suivi d’une charette (sic) y chercher mon corps pour être transporté, sous son escorte, au bois de ma terre de la Malmaison, commune de Mancé, près d’Epernon, où je veux qu’il soit placé, sans aucune espèce de cérémonie, dans le premier taillis fourré qui se trouve à droite dans ledit bois, en y entrant du côté de l’ancien château par la grande allée qui le partage. Ma fosse sera pratiquée dans ce taillis par le fermier de la Malmaison, sous l’inspection de M. Lenormand, qui ne quittera mon corps qu’après l’avoir placé dans ladite fosse ; il pourra se faire accompagner dans cette cérémonie, s’il le veut, par ceux de mes parents ou amis