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L’ŒUVRE DU MARQUIS DE SADE

indiquaient ce qui devait se passer dans deux salles. Pour l’une le marquis avait indiqué : « Ici on estropie », et, pour l’autre : « Ici on tue. »

Un manuscrit contenant un plan très détaillé du roman les Journées de Florbelle et des renseignements sur ses manuscrits écrits à la Bastille. Il a réclamé inutilement trois épais manuscrits, dont deux contiennent un roman humoristique et divers morceaux. Ces deux manuscrits ont pour titre le Troubadour provençal. Le troisième manuscrit a pour titre le Portefeuille d’un homme de lettres, le même dont parle Michaud jeune. Les Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, suivies des Mémoires de l’abbé de Modore, devait avoir un certain nombre de tomes. Le marquis n’était pas encore fixé sur le titre de son roman. Il indique encore le Triomphe du vice ou la Véritable histoire de Modore (voir l’Introduclion.)

Théorie du libertinage ou bien Les 120 jours de Sodome ou l’École du libertinage, manuscrit publié par le docteur Eugen Duehren en 1904 — ouvrage cité dans cet Essai bibliographique (voir aussi l’Introduction).

La Bibliothèque nationale possède un volume in-4o de 494 ff. contenant des Contes, historiettes, canevas, brouillons écrits par le marquis de Sade.

« Quelques-uns de ces contes, dit M. d’Alméras, comme Il y a place pour deux, sont très rabelaisiens et dans le genre de ceux du XVIe siècle.

« Le volume commence par une nouvelle intitulée l’Heureuse feinte. Il est formé de vingt cahiers reliés ensemble. Au feuillet 98, cette note : Mettre dans le conte anglais un autre nom que Nelson, Portland, par exemple. — Au feuillet 150 : Commencé le 17 juin au travail du soir, ayant bien mal aux yeux. — Au feuillet 176 : Changer le nom de Lorsange, il est pris. — Le dix-neuvième cahier débute par Juliette et Raunai ou la Conspiration d’Amboise, nouvelle historique.

« A côté du titre on lit : Commencé le 13 avril 1785. Le vingtième et dernier cahier a été commencé cinq jours plus tard, le 18 avril. On peut ainsi mesurer la puissance de travail du marquis de Sade. Il écrivait à cette époque, chaque jour, cinq ou six pages d’une écriture très fine et très serrée. »